Sonotone

Yeah Yeah Yeahs

Mosquito

Polydor

Rock

25 - 05 - 13


par Cédric Barrat

Mosquito possède la plus artistique pochette de ces dernières années. Elle ne laisse personne indifférent, la majorité la trouvant hideuse, pour ma part, je l'adore. Moustique et bébé aux couleurs criades, maladie, naissance et mort, petit pot YYY comme une audacieuse référence à un Nevermind en mode peste. C’est le quatrième album du trio new yorkais, apparu en 2001 dans la scène «new rock» (Strokes, Liars, White Stripes, etc). Les YYY ont évolué comme les Blonde Redhead, structurant l'ouragan de folie noise (enfants de Sonic Youth) vers des ambiances MelodyNelsoniennes, plus feutrées et arty. Cette absence de sauvagerie est le signe évident qu'ils vieillissent, et cela se confirme cruellement dans cet ennuyeux Mosquito. Le mariage de la chanteuse Karen O, ex-reine amazone des chanteuses post-punk, explique sans doute l’absence de fureur rock'n'roll qui était sa marque de fabrique. Une chanson sur deux en est une. Le reste s’apparente à du remplissage. Nous retiendrons donc les pistes suivantes: 1 – Sacrilege (du Blonde Redhead avec un fabuleux gospel), 3 – Mosquito (tropical post punk, inspiré du Gainsbourg de New York, USA), 5 – Slave (production crescendo parfaite, beat joussif), 6 – These Paths (pour le kitsch de sa flûte prog’), 7 – Area 52 (pour une référence à leur jeunesse sonique) et 10 – Despair (une vraie chanson, de tension incarnée comme il en manque sur l'ensemble du disque). Finalement ce Mosquito nous donne surtout envie d’écouter les anciennes chansons, celles qui te piquent (Tick) et te mettent à genoux (Pin). Espérons que Madame O divorce avant le cinquième LP (et que Nick Zinner arrête la tisane) car le rock a encore besoin d’histoires d’O.

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