Sonotone

Far est le troisième album, orageux et mélancolique, de Kassette. Il s’agit d’un album très soigné, bien que joué «live», et dans lequel on reconnaît la forme brute et minimaliste du producteur Christian Garcia (Velma, Meril Wubslin). Et ces choix de sons, de l’instrumentation et des arrangements servent parfaitement la voix de Laure Betris qui nous communique ses questionnements intérieurs. On passe par tous les états: de la tristesse à la colère sur Lost Hills, de l’espoir sur Big Sur et By The Sea, au désespoir sur Far. A chaque fois, on est impressionné par les arrangements de guitare de Sacha Ruffieux et Michel Blanc, alors que la voix de Laure Betris, pleine de retenue, se bat pour ne pas disparaître dans les profondeurs de cette puissance sonore. Mais la chanteuse, qui affronte ces arrangements puissants de cordes, parvient à les dompter comme les démons qui hantent ses pensées. Alors certes, on pourrait suggérer une parenté avec Shannon Wright, mais cette perpétuelle oscillation entre apparente fragilité et explosivité contenue fait plutôt lorgner du côté de chez PJ Harvey, le côté harpie en moins.