Sonotone

La troupe de Matt Berninger revient avec un 6ème opus. Selon Matt, le break qui devait suivre leur dernière tournée s’est métamorphosé en plaisir d’écrire. Du coup Trouble Will Find Me a assez vite pris forme. Les morceaux s’engouffrent dans nos têtes avec une facilité déconcertante et abordent des thèmes comme la mort, la disparition, l’humiliation, sans s’apitoyer. La perfection d’Alligator, n’est pas détrônée, mais Trouble Will Find Me dévoile tout son éclat et ses fragrances après quelques passages. Une belle poignée d’artistes se sont joints à la production: Richard Reed Parry (Arcade Fire) chapeaute le tout, Sufjan Stevens est venu avec un tempest (une vieille boîte à rythme), et Sharon Van Etten et Annie Clark renforcent les chœurs. I Should Live In Salt commence par une intro acoustique et épurée pour finir par revêtir ses plus beaux atours. Suit le single Demons, lent et solennel, qui précède le petit joyau du disque Don't Swallow The Cap au tempo très accrocheur et inspiré, selon Matt, de Roy Orbison. Les ballades sont plus présentes sur ce disque. L’arrivée d’enfants chez les membres de The National a peut-être adouci leurs âmes? La mélancolie de Fireproof est en tout les cas des plus touchantes. D’autres jolies brises tempérées (I Need My Girl, Pink Rabbit), communiquent agréablement leur souffle. Petit regret tout de même de ne pas retrouver Matt dans ses élans vocaux plus débridés à la Mr November ou Abel. L’album nous livre encore quelques grands moments avec Sea Of Love et ses airs d’Arcade Fire, et Graceless et sa basse sautillante. The National n’a finalement point à se soucier d’une quelconque concurrence. Il n’y en a pas !