Sonotone

Orval Carlos Sibelius

Super Forma

Clapping Music

Rock

25 - 05 - 13


par Gaspard Turin

Rien que le nom. Orval est une bière: préparez-vous à l’ivresse. C’est aussi le nom d’une multiplicité de communes, françaises, belges, suisses. Préparez-vous à ne pas savoir d’où viendra l’émotion. Carlos est un terroriste vénézuélien: préparez-vous à recevoir une claque dynamitée. C’est aussi, prénommée Wendy, une pionnière à la fois de la transsexualité et du synthétiseur Moog, interprète fameuse de Bach. Préparez-vous à ne plus très bien savoir où donner de la tête et du bassin. C’est aussi un chanteur populaire français obèse. Ah, là non, ça ne marche pas... hum. Et enfin Sibelius (Jean), un compositeur de musique classique finlandais. Préparez-vous, car vous avez entre les oreilles un futur classique de la musique psychédélique, un disque qu’on dévide, comme une pelote de laine, aux couleurs entre le pourpre et le bleu. Préparez-vous: mais rien ne peut préparer à la richesse, à l’élégance et à la luxuriance de ce disque, que l’on pourrait comparer à certains King Crimson, à Tago Mago de Can, à Congratulations de MGMT, au Piper At The Gates Of Dawn de Pink Floyd, aux meilleurs Flaming Lips, etc. Ce qu’il y a de formidable avec la psyché, c’est qu’elle ne vieillit pas (c’est peut-être ce qui en fait le genre musical le plus intéressant des années 2010). Tous ces magnifiques albums, hors du temps et du monde, c’est se créer un cercle personnel du paradis que de s’en entourer et de les écouter. Super Forma est de ceux-là. C’est pas tous les jours qu’on assiste à l’arrivée d’un chef-d’œuvre.

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