Peter Von Poehl
Big Issues Printed Small
PVP
Pop
25 - 05 - 13
par Gaspard Turin
Printed Small? Pourquoi pas, cela permettrait d’avoir plus de place pour parler de ce disque. Mais cela voudra aussi dire que l’article en sera moins lisible, en passera plus inaperçu. C’est exactement ce qui se passe avec ce disque, absolument sympa, méritant plusieurs écoutes, lesquelles ne lasseront pas, mais également dépourvu de tout effet d’urgence: rien, ici, ne justifie qu’on élève la voix pour crier au génie. Alors qu’on avait quelque espoir de procéder à cette opération dans ces colonnes. La faute à un premier disque fabuleux (Going To Where The Tea-Trees Are, 2006). Qui fut malheureusement suivi d’un second (May Day, 2009) parfaitement insipide. La pente devait être remontée, et c’est ce que le troisième album ébauche très certainement, dont la qualité peut, grossièrement, être située entre les deux précédents. Une pop orchestrale, à la maladresse maîtrisée (The Archaeologist), aux arrangements somptueux (une Pious Man qui en remontrerait à Neil Hannon comme à Owen Pallett), aux mélodies lumineuses (28 Paradise, notamment sa fin miraculeuse) et eux ambiances cinématographiques juste ce qu’il faut (Orders And Degrees). Franco-suédois, ex-homme à tout faire chez Tricatel (AS Dragon, Houellebecq), Von Poehl semble avoir définitivement choisi de mener sa barque sur les eaux claires de la Baltique plutôt qu’au sein des remugles délétères produites par la Seine derrière le pont de Tolbiac. Scandinave, cet album l’est moins dans ses compositions passe-partout que dans sa production pleine de cuivres, de métallophones et de cordes, qui rappelle parfois Efterklang, Múm ou Kaizers Orchestra. Donc voilà. Gentil, il en faut; pas de raison de bouder cet album, qui ne causera pas de Gros Problèmes, et c’est tant mieux.