Lady Lamb The Beekeeper
Ripely Pine
Ba Da Bing!
Rock
25 - 05 - 13
par Julie Zaugg
Ripely Pine est un étrange album. Une écoute distraite donne l'impression qu'on a affaire à une de ces énièmes songwriters, dotées d’une belle voix mais dénuées de la moindre imagination. Il n'en est rien. Les chansons de Lady Lamb The Beekeeper, alias Aly Spaltro, ont bien plus de rage, d'émotion, de sueur et de sang en elles que celles de bon nombre de formations a priori plus radicales. Certes, il y a des moments plus calmes (Little Brother, Florence Berlin) mais la majorité de ces douze titres sont infusés d'une incroyable tension. Les arrangements sont audacieux, les paroles sans concession (« I still need your teeth around my organs », susurre-t-elle tout au long des sept minutes explosives de You Are The Apple) et la voix n'est jamais là où on l'attend, passant en un instant d'un fragile murmure à la Thom Yorke à un chant hystérique à la Karen O. Le blues crasseux de Bird Balloons et Crane Your Neck, le carnaval pervers de Aubergine, la folk douce-amère de The Nothing Part II ou encore la névrose adolescente de Taxidermist, Taxidermist (une chanson qui n'aurait pas paru déplacée sur un album de Bright Eyes) en font un magnifique objet chatoyant. A la fois hostile et conciliant, timide et extraverti, rassurant et dangereux, ce disque est l'équivalent sonore d'un cupcake au piment. Ou d'un curry au marshmallow.