Spectrals
Sob Story
Wichita/Irascible
Pop
25 - 05 - 13
par Gaspard Turin
Après un premier album sympathique mais qui ne nous avait pas forcément laissé d’impérissables souvenirs, le gallois Louis Jones revient, avec ce même son vintage 60’s et un écho court sur sa voix – comme Elvis. La pochette, elle, est toujours aussi dégueulasse. Cette fois pourtant, il y a quelques vraies bonnes chansons, comme A Heartbreak Behind et son riff de guitare de génie, les très enlevées Milky Way ou Limousine, la très heavy-blues Keep Your Magic Out Of My House. Il y a aussi cette voix, étranglée et goguenarde, plus en avant aujourd’hui: on dirait que le bonhomme assume à présent complètement son héritage principal, Elvis justement – non, pas lui, un autre, mais non des moindres: Costello. C’est bien simple, Jones est devenu un vrai chanteur. Il y a bien encore quelques efforts à faire pour atteindre l’excellence: certains titres restent de l’ordre de l’exercice de style, de la fascination et de la déférence à un époque. Mais Jones prend nettement le chemin qui mène de la spectralité à la matérialité et à l’émancipation. Sur la liste Wikipédia des groupes de la maison Wichita, Spectrals est l’un des rares à figurer en rouge (c’est-à-dire qu’ils n’ont pas de page à eux). Quand les fantômes prennent vie, c’est le signe qu’il serait temps que ça change.