Sonotone

Si leur nom vous fait penser à une swastika, ôtez-vous de la tête cette idée. Même si nous autres dans le Welschland sommes un peu en froid ces temps avec nos voisins bourbines, il ne manquerait plus que nous nous abaissions à faire des blagues de mauvais goût. D’autant que ces quatre Bernois n’offrent aucune prise à l’antipathie, avec leur pop-rock énergique, dans la veine de Maccabees, Editors ou The Strokes (Cover Me ou Someone Else To Blame offrent au chanteur David Nydegger l’occasion d’imiter Julian Casablancas à la quasi-perfection). Alors certes, rien de monstrueusement contestataire dans ce projet, rien de profondément surprenant, mais une honnêteté de base, qui laisse la place petit-à-petit à de très bonnes chansons, lesquelles surprennent par une complexité plus grande qu’on ne le pensait au premier abord (Run, Run, Run, la charmante TPTB, une Lonely Girl au mid-tempo bienvenu). Rien de plus estimable que la musique qui paraît simple mais qui ne l’est pas tant que ça. Si on ne va pas dans le sens d’une réconciliation nationale avec ce disque, je ne sais pas ce qu’il vous faut.