Sonotone

Wilco

Volkshaus, Zürich


07.03.2012

par Simon Pinkas

J'aime Wilco. Il s'agit de la quatrième fois que je me déplace pour les voir jouer, et si le concert donné à Bâle en novembre dernier m'avait quelque peu laissé sur ma faim, je me suis rendu au Volkshaus de Zürich avec des souvenirs plein la tête de leur dernière prestation dans cette salle, deux ans auparavant. En effet, leur concert du 11 Novembre 2009 était pour le moins marquant et plaçait la barre très haut, pas seulement pour Wilco, mais pour n'importe quel groupe s'aventurant sur une scène.

Le groupe tourne son dernier disque, The Whole Love, depuis six mois maintenant, et cela leur a visiblement permis d'affiner leurs nouveaux morceaux pour la scène. Et si la fatigue existe certainement (ils ne sont tout de même plus si jeunes), elle est totalement imperceptible. Le groupe est plus que jamais en pleine possession de ses moyens, et One Sunday Morning comme choix d'ouverture démontre à elle seule l'immense confiance de Tweedy & co.; en gros le groupe est l'exception qui confirme la règle des «deux gros morceaux au début, deux à la fin, et le reste entre les deux». Tout est joué avec brio et passion, pas une faute de goût dans le choix du set, pas un dérapage. Quelques moments sortent tout de même du lot, tel que l'incroyable Misunderstood, que les fans du live Kicking Television ont particulièrement apprécié. Une nouvelle interprétation de Spiders, moins kraut. Impossible Germany qui rappelle à tout le monde le génie absolu du guitariste Nels Cline. Capitol City qui semble finalement être LA perle de ce dernier album. Le trio Handshake Drugs / Dawned On Me / Shot In The Arm, puissant et euphorique. Puis un rappel pour les fans aguerris, avec l’apparition de Candyfloss, rarement jouée en live. Et finalement Outta Mind qui clôturera un set inoubliable, d'un groupe qui y a visiblement autant trouvé son compte que nous, au vu des sourires presque puérils qu'ils arborent. Si je vois un meilleur concert en 2012, ce sera une sacrée année. Le fait qu'un groupe comme Wilco fasse constamment salle comble (ou quasi-comble), me laisse toujours pantois, au point presque de reprendre un peu confiance en l'humanité. En effet, les fortes tendances noise, le côté très américain aussi, n'est pas conçu pour le plus grand nombre. Comme quoi, une bonne chanson est une bonne chanson; les improvisations presque avant-gardistes du groupe n’en impressionneront que d’autant le public, et ajouteront une cerise à cette pièce montée de mariage princier.

A un moment donné, la salle est devenue silencieuse, et un jeune homme à côté de moi a crié «You guys make me so happy!». Ce à quoi Jeff Tweedy a répondu «I'm glad! That's what we're here for!». Putain, qu'ils font bien leur boulot!

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