Sonotone

Lana Del Rey

Born To Die

Polydor/Universal

Pop


par Gaspard Turin

Tout a été dit ou presque sur cette fausse diva de l’indie et vraie sensation mainstream - si tant est que ces différences aient cours pour un tel projet. Un peu comme pour The XX en son temps, la troupe de sectateurs hallucinés se heurte aux plus ardents contempteurs, aux purs et durs chez qui le charme n’opère pas et pour qui la bouche de canard de la chanteuse est tout juste bonne à décapsuler leurs bières. Pour sa défense, on notera l’efficacité de ces mélodies qui ont fait et feront quelques temps encore le tour de la planète (Blue Jeans, Video Games), dont la simplicité est une preuve de prise de risque, et que l’on retrouve sur nombre d’autres titres (Carmen, Lucky Ones, la jolie Million Dollar Man contre laquelle personnellement j’échange tout Amy Winehouse sans problème). Ailleurs, les ratages ne sont pas nombreux mais ils existent (Off To The Races, Diet Mountain Dew et leur pseudo-r’n’b). Dans l’ensemble c’est un disque qui ne ment pas, quoi qu’on en dise. Et plutôt que se plaindre du fait que le mainstream récupère des gens de talent comme Lana del Rey, mieux vaudrait se réjouir de voir le sommet des charts et les radios squattés par autre chose que des titres alignés mécaniquement les uns sur les autres. Et de l’émergence d’une personnalité, sinon parfaitement authentique, au moins dont le talent n’est pas entièrement dirigé par l’amour du business. A voir avec l’album suivant - à moins qu’à peine sorti son premier, la demoiselle ait déjà réussi à lasser son monde, ce qui n’est pas exclu.

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