Sonotone

Volcano Choir

Repave

Jagjaguwar/Irascible

Rock

11 - 11 - 13


par Gaspard Turin

Ce side-project de Justin Vernon ressemble tellement à la folk sophistiquée qu’il produit sous le nom de Bon Iver, qu’on ne comprend pas ce qui l’a motivé à ne pas le faire sous le nom de Bon Iver. En tout cas, on peut d’ores et déjà parier que ce disque de folk sophistiquée plaira à tous les fans de qui donc? eh bien, de Bon Iver. Puis, en entrant dans ce disque, on en remarque les spécificités. Outre que les chansons en elles-mêmes sont excellentes (la triplette AcetateComradeBygone est d’autant plus fabuleuse qu’elle est encadrée par Tiderays et Alaskans, qui sont les deux meilleurs titres de l’album), il y a un petit plus – ou un petit moins, c’est selon – par rapport à Bon Iver. Chez ce dernier, souvenez-vous: peut-être aviez-vous, comme moi, adoré Bon Iver (2011), et il y avait cette dernière chanson du disque (Beth/Rest), über-kitsch, qui finissait par vous faire douter, qui remontait le reste de l’album par capillarité, par contagion. Album qui s’avérait n’être plus aussi incroyable que ça, tant il se prenait au sérieux. Eh bien ici, Vernon relâche un peu la pression. C’est pas La Danse des canards non plus: encore une fois, les deux albums sont très proches, aussi prenants l’un que l’autre, à l’image de la mer ornant la pochette de Repave. Mais il y a un esprit de vacances où on se permet plus de choses, par exemple des paroles à rimes idiotes comme «We were gonna hit every mark, in stark / But the sutra didn’t suit you that long day in the park» (Alaskans). Du coup, il y a de bonnes chances que l’allégresse intense que l’on éprouve à écouter ce Repave s’enracine durablement.

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