Sonotone

Lanterns On The Lake

Until The Colours Run

Bella Union

Pop

11 - 11 - 13


par Julie Zaugg

Les deux adolescentes font du vélo, jouent dans un tunnel désaffecté, regardent les avions passer dans le ciel lourd et gris et prennent des poses langoureuses sur le porche d'une maison aux fenêtres recouvertes de panneaux en bois. Toute l'ambiance blafarde de ce magnifique album se trouve dans ces quelques images tirées de la vidéo qui accompagne Another Tale From Another English Town, une chanson qui raconte la lente désintégration d'une ville post-industrielle du nord de l'Angleterre. Le quintet de Newcastle (tiens, il s'agit justement de l'une de ces cités en pleine déliquescence) est doué pour capter les ambiances et les retranscrire musicalement. Puis, il les assortit de la voix hantée de Hazel Wilde. "When this started, I was living like an animal and I didn't have a hope in hell", susurre-t-elle innocemment sur fond de violons dans Buffalo Days. Il n'est pas hostile non plus aux explosions sonores et autres montées de cordes qui évoquent les formations post-rock les plus théâtrales. Plus profond que M83, plus diversifié que Explosions In The Sky (dont Lanterns On The Lake a assuré la première partie), ce groupe a produit ici un album d'une intense beauté. Parsemé de moments plus calmes (comme la délicate balade au piano de Green And Gold ou le dépouillé The Ghost That Sleeps In Me), Until The Colours Run excelle réellement dans ses moments les plus fiévreux, à l'image des superbes Elodie, Buffalo Days ou Another Tale From Another English Town. Indispensable.

Live