Sonotone

Elles en ont mis du temps pour revenir, nos Brooklynoises préférées. Des projets divers et variés, des mariages, des bébés, et finalement les revoilà, toujours avec leur dégaine de grandes ados aux longues jambes et peau diaphane. Le premier single issu de ce disque, Somebody Who, posait déjà le décor, connu mais efficace: trois synthés, trois voix, un sens aigu du refrain évident, pour une pop-song moins simple qu’une première écoute ne le laisse deviner. Le second, Crazy, très réussi également, aura peut-être une jolie carrière sur les pistes de danse – il est parfait pour esquisser sans y toucher quelques pas de shoegaze. Just Like a Tree est bien jolie, un peu inoffensive (on se prend à se dire que Frankie Rose – la chronique de son disque est à lire également ce mois-ci dans Sonotone – en ferait un truc trois fois plus puissant). Et je suis bien navrée de vous dire que c’est un peu tout ce qu’il y a à se mettre sous la dent... Si Let the Night Win et We Both Know, douces-amères, tirent leur épingle du jeu, portées par une certaine noirceur, d’autres choses sont clairement dispensables (Boiling Point, sur laquelle on s’endort, Love you don’t know me, du mauvais Carole King). Je suis un peu triste de le constater, mais Move in Spectrums n’est pas le grand disque qu’était The Bird of Music, ni le clair-obscur parfaitement maîtrisé de Still Night, Still Light, soyez-en prévenus.