Sonotone

MGMT

MGMT

Columbia

Rock

11 - 11 - 13


par Gaspard Turin

Il aura fallu trois albums à MGMT pour cesser de nous étonner. C’est déjà une belle performance. Plus vraiment de surprise avec ce disque, sauf peut-être celle-ci: MGMT présente un visage plus proche de Congratulations (2007) que d’Oracular Spectacular (2010). Non qu’il faille prendre le parti du second album sur le premier, mais les succès commerciaux inattendus des titres Kids, Time To Pretend, Weekend Wars etc. risquaient fort de n’être pas reproductibles. C’eût été une erreur que de se lancer dans un album ouvertement pop – un adjectif qui de toute façon qualifie mal le duo. Moins de pression, plus de liberté: voilà ce qui a présidé à l’enregistrement de cet album, au détriment parfois du sérieux qui avait fait de Congratulations un grand disque un peu lourd. Ici, un titre comme Plenty Of Girls In The Sea (qui sonne comme une reprise futuriste des Kinks) ou même l’inaugurale Alien Days, avec ses synthés désaccordés, fournissent au disque son quota nécessaire de pince-sans-rire. Plus de légèreté donc – rien ici qui ressemble à la monstrueuse Siberian Breaks du deuxième album. Pour autant, les Brooklynois n’ont pas renoncé aux coups tordus. Mystery Disease, A Good Sadness, I Love You Too Death, autant de locomotives de ce disque, sont aussi de parfaits exemples de cet amour profond du duo pour la complication: alors que ces chansons, si on devait les imaginer réduites à une piste de voix et une autre de guitare ou de piano, seraient parfaitement transparentes et accessibles, le surajout d’effets et d’épaisseurs diverses leur confère finalement des allures de monstres de Frankenstein. Mais ce n’est pas au détriment de la chanson – au contraire, c’est ce qui définit aujourd’hui le style de MGMT, dans ce qui apparaît peut-être comme leur premier «vrai» disque.

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