Frankie Rose
Herein Wild
Fat Possum
Pop
11 - 11 - 13
par Joanne Beaud Turin
Aux premières notes de You for me, qui ouvre le disque, on retrouve ce qui nous avait tant charmé sur l’opus précédent de la jolie américaine: la batterie, centrale, brute, forte. Et cette voix, aérienne, dédoublée, rêveuse. La personnalité multiple de Frankie Rose, en somme – les bras de camionneur de Frankie qui tape comme un sourd et les douces mélodies susurrées par Rose. La cousine un peu schizophrène de Zooey Deschannel, pourrait-on dire. Les riffs, eux, sont toujours aussi inventifs et efficaces. Cette fille a définitivement le chic pour écrire des tubes néo new-wave en puissance, avec une facilité assez désarmante (Sorrow, Question Reason, la sublime Street of Dreams, l’électrique et tendue Heaven, je continue?). On trouve aussi sur ce disque de très belles ballades. Cliffs as High, notamment, hors du temps, suspendue, et son piano qui rassure et inquiète à la fois – une réussite. Du haut de ces falaises-là, ce sont les fantômes de Heathcliff et Cathy qu’on croit apercevoir. Sur Requiem, la chanson finale, une petite trompette sortie de nulle part clôt avec audace cet album décidément brillant. Bref, vous l’aurez compris, Frankie Rose a toujours autant la classe, bel et bien lancée sur son orbite à elle, bien au-delà de celle des cocottes à frange dont elle fut une figure de proue (au sein des Dum Dum Girls) dans un temps qui semble désormais très lointain. Une étoile (à neutrons) qui n’a pas fini de briller.