Emily Jane White
Blood/Lines
Talitres
Pop
11 - 11 - 13
par Francis Kay
La soyeuse Emily Jane White sort à nouveau du bois. Avec ses loups, certes, mais celle que l’on prenait jusqu’alors pour la folkeuse américaine la plus lettrée de sa génération a cette fois-ci choisi de délaisser un peu sa guitare acoustique. Elle étoffe passablement son arsenal de musicienne dans ce quatrième album. La songwriter se révèle, du coup, une concurrente sérieuse pour Catpower. Dans Blood/Lines, le piano, l’orgue, le synthé ont été largement mis à contribution, créant des atmosphères à la fois majestueuses et tragiques, habitées par l’ombre de Townes Van Zandt et celle de PJ Harvey. En ouverture, la guitare électrique prend lentement position au sein de The Beloved. S’ensuit le lancinant Faster Than The Devil, où la chanteuse Marissa Nadler accorde sa voix à la tessiture d’Emily Jane White, qui s’en va porter plus loin ses orages romantiques dans Keeley, troisième titre somptueusement produit. Ensuite, comme un contre-point, les cordes de guitare reviennent de façon marquée sur Thoroughbred (« Pur-sang »). Le piano réapparait dès Wake, dont les entrechats vocaux marquent une originalité bienvenue. Dandelion Daze, Holiday Song et The Roses continuent sur cette lancée brumeuse et cet album se termine par une réussite marquante: avec The Wolves, le chant inquiétant d’Emily Jane White et les relances mélodiques consécutives nous emportent vers un sommet de lyrisme. Blood/Lines est en vente dans toutes les bonnes pharmacies, pour les soins de premiers secours.