Ventura
Ultima Necat
Vitesse / Africantape
Rock
11 - 04 - 13
par Gaspard Turin
On ne présente plus le trio rock Ventura, qui avec leur deuxième album We Recruit avaient mis tout le monde d’accord en 2010. Ou alors, mais rapido. Tendue, sans concessions, peu portée sur les grandes envolées vocales, inspirée par quelques grands noms des années 1990 (Fugazi, Superchunk, McLusky et tout ce que touche Steve Albini en général), voilà pour leur musique. On reste dans la ligne avec Ultima Necat, qui s’avère toutefois plus fluide que son prédécesseur – plus tellement ici des rythmiques tordues, à la Shellac, plus de Twenty Four Thousand People. Pas de regrets, car il y a, sur ce disque, de véritables merveilles. En fait, et c’est pas faute d’avoir cherché, il n’y a aucun mauvais titre. Je suis un peu moins fan de la lourdeur un peu goudronneuse de Intruder que du reste, mais même. D’ailleurs la chanson me fait mentir, qui évolue de manière subtile vers une inquiétude grandissante (à un moment, on pense un peu à Body Count. Je ne sais pas si j’aurais dû écrire ceci). Mais passons au sommet de ce disque, son centre névralgique. Amputee, en sixième position, avec ses presque douze minutes, est son cœur battant, une immense chanson. Qui confirme qu’entre Honey For Petzi et Ventura (et quelques autres), c’est à Lausanne que vit la descendance cachée du rock tragique et impérieux de Blonde Redhead. Ne sont pas en reste la très mélodieuse Body Language, ainsi que la très shoegaze Exquisite And Subtle, en clôture du disque – on navigue ici entre My Bloody Valentine et Rhys Chatham. Un bon disque est toujours plus impressionnant quand sa dernière chanson est bonne. Ici, c’est encore mieux: la dernière tue.