Daughter
If You Leave
4AD
Rock
11 - 04 - 13
par Gaspard Turin
If You Leave apparaît d’abord comme une merveille de production. On perd beaucoup à ne pas l’écouter dans les meilleures conditions possibles. Les effets sont calculés à merveille, chaque profondeur réverbérée comme il faut. Un doute apparaît alors: on se prend à croire que c’est du bluff, du vent, qu’il n’y a rien derrière (en attendant, même comme pure musique d’effets, ça fonctionne et c’est époustouflant). Et puis on réalise que nos doutes étaient peu fondés: chansons il y a, même si elles sont parfois un peu planquées. De la puissante Youth (rappelant Bon Iver) à Human et sa mélodie sensationnelle, en passant par les merveilles Lifeforms, Shallows, le tube Still, ce disque promet d’être l’un des albums de l’année. Bon, maintenant que j’ai dit ça (en le pensant), il faut tout de même que je râle un coup à propos de la voix. Ok, la mélancolie, la noirceur, les textes glauques : tout ça fait presque partie du cahier des charges à remplir pour 4AD. Mais il y a un point où ça devient exaspérant, comme chez The XX. Elena Tonra en rajoute tellement dans l’écorchée vive qu’on a envie de lui foutre une bonne claque. Sans compter les textes: «I Sometimes wish I’d stayed inside my mother» (Smother). «If you’re still breathing, you’re the lucky ones» (Youth). «I think I’m dying here» (Human), et ça continue. En gros, si elle n’est toujours pas morte à ce stade, c’est qu’il y a une arnaque quelque part. On espère que maintenant qu’elle a enregistré un disque exceptionnel, elle va arrêter de faire la gueule.