Sonotone

Nick Cave & The Bad Seeds

Push The Sky Away

PIAS

Rock

11 - 04 - 13


par Gaspard Turin

Nick Cave est un assassin qui entre toujours accompagné de son second couteau. Comme Bowie a eu son Mick Ronson, Cave a successivement bénéficié de la présence dans son ombre de musiciens d’exceptions: Mick Harvey et Blixa Bargeld, historiquement. Depuis plusieurs années, ce rôle est tenu par l’impossible violoniste Warren Ellis et sa tête de stylite. Nous faisons partie de ceux qui regrettent un peu cette accointance, qui trouvent que la direction prise par Cave avec Grinderman est loin d’être convaincante. Mais sur Push The Sky Away, l’influence d’Ellis est moins grande que par le passé, ce dont nous sommes satisfait. Le violoniste joue du violon, judicieusement, au niveau des arrangements, là où est sa place. En particulier sur la pièce centrale Jubilee Street. Mis à part ce moment très lumineux de l’album, ainsi que Push The Sky Away avec son harmonium céleste et sublime, le reste est assez sombre, et rappelle un peu Your Funeral, My TrialWater’s Edge et sa basse cradingue comme un pendant de Jack’s Shadow (comme un affreux enfant boiteux dont on réalise avec horreur qu’il a une seul jumelle). Beaucoup d’histoires, comme d’habitude; par exemple celle de Boson Higgs Blues, l’histoire d’un physicien cinglé parlant à son volant en conduisant du LHC vers Genève. L’homme convoque Robert Johnson, Hanna Montana et pour finir Miley Cyrus dans une piscine pleine de sang. «Can’t remember anything at all». Ou encore «I just finished writing Jubilee Street» (Finishing Jubilee Street), sur le ton d’un homme qui vient de tuer une prostituée. On dirait que l’assassin ne s’est pas fait aider, cette fois.

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