The Flaming Lips
The Terror
Bella Union
Rock
11 - 04 - 13
par Gaspard Turin
Ce disque peut être envisagé de deux manières. La première est la suivante: étant donné que les titres qui s’y enchaînent ne sont pas toujours différenciables les uns des autres, qu’ils sont fondés sur une progression de textures et sur des drones (et non sur une progression narrative, sur la confection de chansons), on peut regretter en bloc ce parti-pris. On retournera alors aux classiques The Soft Bulletin (1999) ou At War With The Mystics (2006), inépuisables de toute façon. On réécoutera She Don’t Use Jelly, en se repassant l’épisode de Beverly Hills où Jason Priestley et Brian Austin Green se donnent une indie-crédibilité en invitant à jouer au Peach Pit ces demi-clochards qui sentent le joint. Ou alors se plonger dans cet album comme dans un bain d’eau froide. C’est bien connu, une fois qu’on y est, on cherche à persuader tout le monde de venir, parce qu’une fois passé les désagréments du passage d’un élément à l’autre, l’expérience est extatique. Rares sont ceux qui osent et c’est tant pis pour eux. On peut manquer de patience, de courage, d’engagement, s’effrayer de l’aspect parfois lourd de déprime de l’ensemble. J’y vais, j’y vais pas? Ces boucles désincarnées où plane la voix spectrale de Wayne Coyne sont peu engageantes. Elles réservent pourtant leur lot de bonnes surprises, comme cet alunissage du début de Butterfly, How Long It Takes To Die, ce groove soudain de Always There, In Our Hearts. La présence, en fin d’album, d’une presque chanson – Sun Blows Up Today – géniale. A prendre ou à laisser, donc. Mais il y a trop de coups de génie et trop de profondeur spirituelle dans cette musique pour se contenter de la répudier.