Sonotone

Quatrième album pour No Age, la formule n’a pratiquement pas bougé. Pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance de s’y mettre, il s’agit d’un duo américain de noise-punk, un peu arty, entre Sonic Youth, Fugazi, Wire et Mclusky. Pour les connaisseurs, il faudra de la patience pour lire une réelle évolution entre les précédents, par exemple l’excellent Nouns (2008), et ce dernier disque. Elle existe, sur certaines pistes – principalement dans la seconde partie – avec une batterie qui, pour la première fois, se hasarde à visiter les territoires calmes de Yo La Tengo, voire disparaît tout-à-fait. C’est le cas de A Ceiling Dreams Of A Floor, l’une des chansons les plus réussies, où le chanteur Dean Spunt parvient à démontrer que les mélodies les plus efficaces sont parfois les plus simples. En l’occurrence, en ne chantant que deux notes, avec génie. Ailleurs, dans le plus pur style de Sonic Youth, I Won’t Be Your Generator n’a pas à rougir de la comparaison avec les New-yorkais, ni les plus punk Circling With Dizzy et C’mon, Stimmung avec Hüsker Dü. Un bon album, peut-être gêné aux entournures par les questions conceptuelles qui le sous-tendent (qu’est-ce qu’un objet, à l’heure de la musique virtuelle, qu’avez-vous acheté ou téléchargé, vous qui écoutez cela, etc.), car le type de musique qu’il présente ne se prête guère à la contemplation théorique pure. Mais les chansons restent extrêmement valables, même réduites à leur statut... objectif.