Belle And Sebastian
The Third Eye Center
Matador
Pop
20 - 09 - 13
par Gaspard Turin
De la carrière de Belle And Sebastian, on retiendra probablement deux époques distinctes. Celle des débuts, de la pluie de Glasgow, du désespoir adolescent et de la fragilité magique des compositions et de la voix de Stuart Murdoch. Et celle des années 2000-2010, plus ensoleillée, plus californienne, enthousiasmante grâce à des albums comme Dear Catastrophe Waitress (2003), parfois décevante (Write About Love, 2010). Ce qui témoigne finalement de la supériorité de la première période sur la seconde, ce sont les faces B. Alors que la compilation Push Barman To Open Old Wounds (2005) s’avère une collection de chansons aussi passionnantes que les disques qui sortaient à l’époque, ce Third Eye Center est globalement très dispensable, enchaînant les titres insipides, à la I’m From Barcelona, Bishop Allen ou The Shins des mauvais jours, des comptines post-Beach-Boys-esques oubliées aussitôt qu’écoutées (mis à part les très réussies The Life Pursuit et (I Believe In) Travellin’ Light). Ou alors de remixes aléatoirement distribués, dont celui, immonde, de Miaoux Miaoux sur Your Cover’s Blown. Mais la victoire au jeu du remix, bizarrement, revient à Richard X pour son travail sur I Didn’t See It Coming. Le résultat est sous-ibizesque, un mélange has-been – mais euphorisant – de Pet Shop Boys, d’Erasure et des Rythmes Digitales. Il fallait oser. Il faudra oser, aussi, passer cela en soirée, parmi les has-been susmentionnés – leurs nouveaux compagnons de ringardise.