Sonotone

Girls In Hawaii

Everest

Naïve

Pop

20 - 09 - 13


par Gaspard Turin

En 2010, la fratrie multipolaire belge perdait brutalement son batteur dans un accident de voiture. Tout ce qui arrive ensuite est évidemment marqué du sceau de cette tragédie, et c’est un euphémisme de dire que ce troisième album, premier signe tangible du retour du groupe à la musique, n’y échappe pas. Everest apparaît en fait comme une pierre tombale, immense et incontournable. L’album s’ouvre sur une ballade dépouillée, se poursuit sur le single Misses, puis se succèderont entre autres We Are The Living, Not Dead, Mallory’s Heights. La mort, encore et toujours, même si on assiste à une très émouvante lutte pour garder une raison de continuer, au fil de l’album - et cela serait, en soi, une raison suffisante pour lui prêter une oreille attentive. La production, plus synthétique qu’organique, très aérienne, va plutôt bien au groupe, dont les coups d’éclat (Switzerland, We Are The Living, Rorschach) se rapprochent par moments d’un M83. Les titres plus calmes sont tous un peu plombés, bien sûr, et tirent fatalement en bas l’auditeur. C’est pourquoi on ne saurait assez lui conseiller de se procurer l’édition deluxe, forte d’un second album de faces B, parfois dispensables mais pas toujours (Wars, Video Games, Oh! Boy!) et surtout délestées de tout poids, ayant été enregistrées depuis les débuts du groupe. Objectivement, c’est un album qui vaudrait peut-être la note de sept. Emotionnellement, c’est un 10/10.

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