Sonotone

Il semblerait que le nom de ce tout jeune quatuor mancunien s’écrive en majuscules. Cette particularité typographique est plus facile à interpréter que le nom lui-même, à propos duquel, ne voyant pas le rapport avec le projet musical, on se dit que c’était bêtement un de ceux qui restaient (car Love, Death, Air, Stars, Doors, Streets ou Girls étaient déjà pris). Des majuscules, car ce premier album de rock atmosphérique, entre Foals (pour les guitares) et Wu Lyf (pour la voix, un poil moins sauvage), se veut hymnique, se rêve métaphysique, vise à la transcendance. Il parvient en tout cas très nettement à l’emphase. Les chansons, pas mauvaises au demeurant, s’étirent atmosphériquement sur des moyennes de cinq longues minutes, au point que le sentiment qui se dégage de leurs écoutes successives est celui d’un prétexte. Prétexte au chanteur Jamie Lee pour remplir l’espace de sa voix, s’y étirer, répéter des paroles pleines de faux-plein dans un strict premier degré («if you hold me forever, I’ll become bored» entend-on pourtant sur Hold Me Forever), se croire Bon Iver à la place de Bright Eyes. Le bonhomme est d’ailleurs constant dans l’autofascination, comme en témoigne la reprise de True Love Will Find You In The End (Daniel Johnston) au festival Green Man, remarquable de suffisance.