Sonotone

A première vue Golden Kanine, collectif suédois d’indie folk à trompettes, ressemble à tous ces groupes de cowboys désabusés du nord, qui invitent jusqu’aux plus marginaux de leurs amis alcooliques à les rejoindre sur scène pour moudre leur bandonéon en cadence. Le cliché montre huit ou douze types à barbes/bonnets/chemises à carreaux, banjos et cornets, qui jouent à la lumière d’ampoules sous-voltées, devant des papiers peints gondolés, des hymnes tristes, instagrammés de filtres vintage. On pense à Fanfarlo, Efterklang, Isolation Years, Broken Social Scene, Rubik, Peter Von Poehl. Arcade Fire est cité dans le texte (Madeleine). Pas de raison pour autant de bouder cet album où rien ne change, mais qui, comparé avec les susnommés, tient parfaitement la route. A l’image du très beau dessin de couverture de l’artiste suédois Robert Wegner, il y a beaucoup de pièces dans cette grande maison, toutes conçues pour pouvoir y rester un moment et observer la vue. Les très belles mélodies de la voix portent Flat Line, Cruelty ou Amends. Les arrangements ou les chœurs surprennent dans Oh They Caught You Too, le riff impeccable de No Fun ou la joie communicative de Plans rendent ce disque plus qu’engageant: fraternel, accueillant et convivial.