Chelsea Wolfe
Pain Is Beauty
Sargent House
Rock
20 - 09 - 13
par Sophie Morceau
On avait laissé Chelsea Wolfe en 2011 après Apokalypsis, et passé sous silence ce que la demoiselle avait sorti par la suite, tant c’était anecdotique et tant le monde n’a pas besoin d’une nouvelle chanteuse intimiste à guitare/piano. La bonne nouvelle, c’est que Mademoiselle Wolfe se fend enfin d’un disque intéressant, une digne suite à Apokalypsis, qui était un véritable coup de génie. Empruntant à The National pour les arrangements piano/cordes, mais puisant aussi à des sources plus difficiles d’accès comme de vieux Nine Inch Nails, par exemple. Le plus souvent, pour le côté orchestré-plombé, complexe et limpide, on pense à Grails. Le disque s’ouvre avec Feral Love et enchaîne avec une ballade folk-stoner désespérée: We Hit A Wall. Ce sont des amuse-bouche, car c’est à partir de House Of Metal que la magie opère. Dès lors, la Wolfe traîne son auditeur dans son sillage, à travers mornes plaines, forêts décharnées et déserts torturés. Ce qui frappe avant tout, c’est la grande intensité avec laquelle sont menées toutes les chansons de Pain Is Beauty. Le deuxième constat, c’est que Miss Wolfe n’est guère du genre à se laisser enfermer dans une petite case et qu’elle a une excellente idée de la direction à prendre, rappelant en cela une certaine Polly Jean Harvey. Mais la vraie grande réussite de cet album, c’est l’habileté à en mélanger les genres, tout en maintenant un résultat cohérent. L’exemple parfait en est Kings. Chelsea Wolfe a gagné en assurance, a su préciser ses idées et le résultat est époustouflant. On bat des mains.