Sonotone

Franz Ferdinand

Right Thoughts, Right Words, Right Actions

Domino

Rock

20 - 09 - 13


par Gaspard Turin

Désarmants, voilà ce qu’ils sont. Et pourtant, à l’heure d’écouter le quatrième album de Franz Ferdinand, je me demandais si ça allait encore tenir, alors que le quatuor écossais s’était toujours, à mes yeux, tenu sur le fil qui sépare l’enthousiasmant du superficiel. Typiquement le genre de groupe si direct dans ses trouvailles qu’il menace de lasser rapidement. Auquel on peine à imaginer une vraie fan-base, tant ils sont dépourvus de mystère ou de mythologie. Le début du disque me fait plutôt pencher vers l’option négative. Right Action n’a musicalement pas grand-chose de plus qu’un bon groove, Love Illumination ou Stand On The Horizon voient Franz Ferdinand faire du Franz Ferdinand moins bien que Franz Ferdinand (on suit, derrière?). Evil Eye sort du lot, avec son énergie clashienne en diable. Et c’est la seconde partie qui fait basculer l’album du côté clair de la Force: Dès la popissime Fresh Strawberries, le groupe ajoute une corde Beach Boys à son arbalète, dont Bullet sort ensuite sans crier gare, comme si sa guitare était maniée par Graham Coxon. Suit une Treason! Animals au riff de génie, une faculté jamais démentie par les diverses productions des quatre Ecossais, puis une The Universe Expanded à la mélodie elle aussi imparable. Dernier coup d’éclat, Brief Encounters (qui parle de partouze) rappelle quant à elle Damon Albarn, dans son versant cynique, observateur désabusé d’une modern life qui ne vaut plus grand-chose. Un constat qui n’empêchera pas Alex Kapranos de s’en tirer par un éclat de rire, avec une classe et un culot toujours affûtés.

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