Sonotone

Bon alors ce machin. Un nom de groupe qui rend la recherche Google difficile depuis l’ordi du bureau, pour cette bande de tessinois, anciens compagnons de Mama Rosin. Ils invitent pour cet opus (leur troisième) la chanteuse hongroise Réka Csiszér. Et comme souvent, quand ça part dans tous les sens (du surf-rock au folk inspiré en passant par la sarabande gypsy), chacun y trouve quelque chose à son goût mais difficile d’aimer uniformément l’ensemble. Moi, par exemple, la très chouette Under the Sea qui ouvre ce disque, me transporte directement au bal de promo 1962, thème «féérie sous-marine», et me donne envie de virevolter dans les bras de mon cavalier. Sur Feeling of Death je vois se déployer tout un univers poussiéreux le long d’une route de Californie, avec haltes dans des diners crasseux, écrasés de soleil. Fading out fait la part belle à l’enjôleuse voix de Réka, qui fait des merveilles sur ce petit twist suranné où rien ne manque, pas même le petit orgue. Mais voilà, sur des morceaux comme Something You Call Love ou Sunrise, le mélange des genres (devrait-on dire des fluides) tourne un peu à la grande fête molle où tout le monde fait son machin un peu dans son coin, et on est pas loin de la cacophonie. Donc un bilan mi-figue mi-raisin. A noter pourtant, une mention spéciale pour la chanson titre, I Saw Them Leaving, qui ponctue l’album sur une note étrange et onirique, faisant définitivement pencher la balance du bon côté. Bien joué.