Sonotone

Lost In Trees se décrit comme une formation «orchestrale», influencée à la fois par Neutral Milk Hotel (OK, très bon signe), Radiohead (un peu ambitieux, mais soit), OutKast (pourquoi pas, il ne faut pas renier la pop facile) et Beethoven (là, on s'inquiète vraiment pour la suite). Mais malgré cette tentative de filiation éclectique un peu vaine, il faut reconnaître que le quintet de Caroline du Nord sait parsemer ses morceaux d'éléments très divers. Il suffit d'écouter le titre éponyme de l'album, Past Life, pour s'en convaincre. La chanson a tôt fait d'abandonner sa structure pop classique pour s'élever sous forme de volutes électroniques rehaussées du timbre angélique de Ari Picker. Rites et Sun semblent pour leur part flotter sur des arpèges de piano aériens, alors que Daunting Friend déploie sa mélancolie douce-amère en adoptant tour à tour toutes les nuances de l'arc-en-ciel. On songe parfois au Britannique Bastille ou au trublion islandais Sindri Már Sigfússon (Sin Fang). Tous partagent un même amour pour la musique lyrique et facile d'accès. Et savent laisser à la mélodie la place qui lui revient, renonçant à la noyer sous un océan d'orchestrations pompeuses.