The Hidden Cameras
Age
Arts & Crafts
Pop
01 - 05 - 14
par Gaspard Turin
Cela faisait cinq ans que Hidden Cameras n’avait pas publié d’album. Lorsqu’arrive Age et ses huit chansons – presqu’un EP – on est en droit de s’attendre à une collection de titres essentiels – le meilleur de cinq années de compositions. Quand on sait que Joel Gibb aura été responsable d’au moins trois grandes chansons par album, on est un peu déçus. Le filon qui s’est ouvert avec les immenses The Smell Of Our Own (2003) et Mississauga Goddam (2004), suivis par l’excellent Awoo (2006), et le moins bon Origin:Orphan (2009), semble aujourd’hui en voie de tarissement. Pas que ces nouvelles chansons soient véritablement mauvaises: c’est toujours mieux que la plupart de ce qui s’enregistre aujourd’hui. Mais on comprend après quelques écoutes que ces titres, produits de manière assez tapageuse, surtout au niveau des rythmiques (Skin & Leather, Doom), fonctionnent un peu sur le principe du cache-misère. Exemples: l’intrusion surprise d’une Afterparty dub au milieu de l’album, ou d’une Carpe Jugular synth-pop, entre Depeche Mode et Pet Shop Boys. Gay Goth Scene, quant à elle, se veut nouvelle Smalltown Boy. Le choix d’un style ou d’un thème rabâchés n’est pas à blâmer et les exercices sont réussis, mais les chansons, une fois dépouillées de leurs artifices, peinent à convaincre. Restent tout de même d’excellents titres – une Ordinary Over You hymnique comme tous les classiques de leur répertoire, et la splendide et douloureuse Year Of The Spawn en clôture du disque. Lequel n’atteint pas les sommets précités. Bonne nouvelle néanmoins: on pourra désormais passer un titre comme Doom en soirée, sans crainte de vider la piste.