Sonotone

Yann Tiersen

Infinity

Mute

Pop

01 - 07 - 14


par Gaspard Turin

Il y a une catégorie de personnes qu’Infinity ne touchera probablement pas. Par exemple ceux qui, s’étant laissés prendre par la trilogie du Seigneur des Anneaux, n’ont pas pour autant basculé dans la ferveur de Game of Thrones. Ceux qui n’éprouvent aucune fascination devant le mystère des alignements de Carnac ou de la conception de Stonehenge. Ceux qui lancent leur canette de bière sur la télé lorsqu’un minéralier, pour vendre son eau de source, fait parler le patois bas-breton à un acteur de six ans recruté en région parisienne. Je me retrouve un peu dans cette dernière catégorie. Du coup, lorsque débarque le titre Ar Maen Bihan avec ses clochettes et son ambiance haut plateau – fromage de chèvre, je me livre à un zapping en règle, é qué s’appellorio chanson suivante. Heureusement qu’il y a de très belles chansons, comme Slippery Stones, A Midsummer Evening, Lights, une Meteorites narrée par Steven Moffatt et son rude accent écossais… Entre Sigur Rós, Arcade Fire, Dominique A et Sébastien Schuller. L’album a été enregistré entre l’Islande, la Bretagne, les Iles Féroé, la Cornouaille… On ne quitte jamais l’ambiance véhiculée par ces coins de terre. Hypothèse basse: korrigans ricanant mécaniquement sous les dolmens en carton d’un parc à thème. Hypothèse haute: le Shakespeare du Songe d’une nuit d’été, le sentiment ineffable d’une appartenance alchimique au monde. Pour ma part j’hésite encore.

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