The Pains Of Being Pure At Heart
Days Of Abandon
Fierce Panda
Pop
01 - 07 - 14
par Gaspard Turin
Son titre donne un bon indice de la manière d’écouter le troisième album des Pains Of Being Pure At Heart. On le l’appréciera qu’à condition de s’abandonner à la régression. Et au fond, pourquoi pas: les deux premiers disques avaient préparé le terrain. Emo eighties, new-wave suave, new britpop, quelles que soient les catégories évoquées, cette musique apparaît comme définitivement ancrée dans une adolescence idéale, celle d’Américains qui rêvent de l’Angleterre. L’Angleterre des Smiths en premier lieu, mais aussi des Cure de Just Like Heaven. Il y aurait d’autres références moins avouables qui surgissent malgré elles, comme I’m So Excited des Pointer Sisters, I’m Still Standing d’Elton John... Pas encore complètement aseptisé, le groupe a pourtant perdu de ses aspérités. La blessure postromantique (The Asp In My Chest – «la vipère dans ma poitrine») a remplacé la démangeaison frénétique (The Tenure Itch, sur le premier album) comme la décadence succède à la rébellion. Une fois acceptée l’absence de surprise, voire l’exercice de style, le disque est de bonne qualité: il n’y a pas vraiment de titre plus faible que les autres, et certaines petites explosions carillonnantes communiquent immédiatement leur enthousiasme, comme Kelly, Masokissed, Simple And Sure. Sur ce plan, Days Of Abandon est même plus solide, plus constant que son prédecesseur Belong (2011). Mais, pour la première fois dans l’histoire du groupe, il ne s’agit plus de communiquer l’urgence d’une profonde mélancolie. Plutôt de partager une collection de jolies chansons sautillantes.