Sonotone

Future Islands

Südpol, Lucerne


22.05.2014

par Vincent Bürgy

Il y a eu un avant et un après David Letterman pour Future Islands. Le groupe de Baltimore déboule en mars dernier sur les planches du fameux late-night show de CBS pour y présenter son nouvel album, l'acclamé Singles, l’occasion pour la terre entière de découvrir le furieux déhanché de leur frontman. Précédée de cette réputation avantageuse et un rien provocante, la formation américaine s’est produite sur la scène du Südpol à Lucerne, sold out pour l'occasion. «Ce n’est pas notre premier concert en Suisse. La première fois, j’ai terminé ma soirée à quatre heures du matin, ivre et à danser comme un fou», lance en guise d'introduction Samuel T. Herring, chanteur du groupe. Titre d’ouverture, Back in the Tall Grass dévoile d’emblée la teneur de la soirée: une pop chaloupée accompagnée d'une mise en scène réduite où la tête de proue de Future Islands laisse libre cours à sa gestuelle théâtrale et saisissante. Premier coup de chaud avec Sun in the Morning. La silhouette râblée et musculeuse, cintrée dans un t-shirt noir, enchaîne les poses suggestives sous les huées du public.

Porté par un son de caisse claire métallique et résolument rétro, pas sans évoquer les Talking Heads, A Dream of You and Me vient contenter les derniers sceptiques. «En grandissant, j’ai énormément écouté Bing Crosby. Je connaissais presque tout de sa musique, avant même d’en jouer», lâche l’homme au micro, au moment d’entamer une version enflammée de Before The Bridge. Sous les regards détachés de ses partenaires, le bateleur accentue encore un peu plus les mouvements de son bassin, se cogne le front avec son poing avant de laisser traîner sa main sur son torse, sous les vivats des spectateurs. Dernière banderille, Tin Man finit de faire se lever la salle. Le corps luisant de sueur, Samuel T. Herring s’esquive de la scène sur un dernier rugissement en forme de cri d’adieu.

 

Photo: Jeremy Küng

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