Papercuts
Life Among The Savages
Memphis Industries
Pop
01 - 07 - 14
par Julie Zaugg
La pop douce-amère de Papercuts ne risque pas de provoquer d'effusion de sang au delà de la légère égratignure causée par une feuille de papier. La voix pleine d'harmonie de Jason Quever virevolte au milieu des violons aériens et des lignes de guitare cristallines sur ces neuf titres mélodiques. Parfois la chanson prend son envol, comme sur les superbes Life Among The Savages, Afterlife Blues ou Still Knocking At The Door, mais ailleurs le soufflé retombe un peu trop vite, comme sur le légèrement ennuyeux Easter Morning (à peine plus excitant que la fête de famille évoquée dans le titre). Heureusement, cet album – le sixième de la formation de San Francisco – comprend aussi quelques bonnes surprises. Sur Staring At The Bright Lights, les guitares prennent soudain des intonations un peu sales, à la Jesus & Mary Chain. Family Portrait puise, lui, ses ressources dans un pastiche (plutôt réussi, d'ailleurs) de la folk pastorale des années 60. Tourist désarçonne pour sa part l'auditeur avec des harmonies légèrement décalées, plus Pink Floyd que Simon & Garfunkel. Un album joyeux et printanier, donc. Tout au plus pourrait-on lui reprocher son côté extrêmement peu mémorable.