Teleman
Breakfast
Moshi moshi
Pop
01 - 07 - 14
par Gaspard Turin
Indie-popeux de tous pays, réjouissez-vous: on ne savait pas s’il allait arriver, rien ne le laissait présager, mais il est bien là, l’album de l’été, et c’est celui de Teleman. Pas le compositeur allemand baroque, il s’agit d’un quatuor bien anglais, responsable de ces petites mélodies qui semblent n’échoir génétiquement qu’aux sujets de Sa Majesté, à quelques Scandinaves pâlichons ou encore quelques Californiens frileusement rassemblés autour de la figure tutélaire de Brian Wilson. Le groupe, formé des ex-Pete and the Pirates, a enregistré sous la houlette de l’ex-Suede Bernard Butler. On pense au Kinks, aux Zombies, aux groupes Sarah Records. Chaque chanson est un petit émerveillement mélodique. «Lie down and let the music play» prévient Thomas Sanders sur l’inaugurale Cristina, qui mettra tout le monde d’accord. Un disque globalement simple, voire simpliste, mais jamais putassier ni agressif. On est dans l’esprit du Gorillaz de Melancholy Hill avec Monday Morning, véritable citation (pour ne pas dire pillage). Plus loin, c’est le Cure de Close To Me qui se trouve convoqué derrière Skeleton Dance: même évidence, l’adhésion survient dès la première écoute. Pour les amateurs d’un peu plus de sophistication pop, on conseillera les luxuriantes Lady Low (mit Saxophon, bitte) ou les hymniques Redhead Saturday ou 23 Floors Up. Vite avalé, ce Breakfast ne sera probablement pas suffisant pour tenir au ventre très longtemps. Mais s’il dure déjà cet été, c’est tout ce qu’on lui demande, et c’est très bien parti.