Sonotone

«Moissonneuse-batteuse», s’appelle ce groupe. C’est des reprises de Daniel Balavoine? Meuh non, voyons, ça n’a rien à voir, suis-je con. D’abord, cet EP est bien moins aisé d’accès que les œuvres du chanteur alençonnais (mort bêtement lors d’un accident touristique, l’année même où Desireless chantait Voyage, voyage, c’est ballot). Quant au tourisme, Combineharvester le pratique effectivement, mais entre l’Ecosse (patrie du chanteur-guitariste Marlon McNeill), l’Allemagne (le disque a été enregistré dans les studios des mythiques krautrockeux de Faust) et Bâle, où le trio réside. Bruyante comme un U.L.M. trop chargé, la musique de Combineharvester réjouira les amateurs de noise-rock, entre No Age, Boris et, donc, Faust. Les premiers titres du disque sont les plus trapus, à l’image de The Traveler, dont les quatre premières minutes arythmiques ont tout du vol d’hélicoptère dépourvu de rotor, pour enfin se stabiliser, à la mi-chanson, autour d’une batterie martiale à la Swans. On retrouve d’ailleurs l’épaisseur moite des productions de Michael Gira dans les très réussies The Watch ou encore Brothers & Sisters. En clôture d’album, la terrifiante Horrible Things moissonne le Cure pessimiste de Pornography avec les expérimentations sinistres de Nurse With Wound, pour battre le tout au fer d’un droning vrombissant, genre Sunn O)). Sauvage et exigeant, ce disque n’en est pas moins excellent. On en sort emballé comme un petit paquet de foin.