Two Gallants
The Bloom And The Blight
Fargo/Irascible
Rock
01 - 08 - 12
par Gaspard Turin
La brèche garage ouverte par les White Stripes a engendré depuis dix ans un grand nombre de formations guitare-batterie de tout poil, avec les Black Keys comme légataires désignés, et quelques formations supposément de second plan comme Blood Red Shoes, Black Box Revelation… et Two Gallants. Peut-être les plus intéressants de toute cette bande pourtant, dont les connaisseurs savent à quel point leurs concerts envoient du bois – et c’est à peine une métaphore, tant la voix d’Adam Stephens a l’air matériellement pourvue de méchantes échardes. Ce quatrième album propose un son toujours aussi puissant (la claque Halcyon Days et la quasi-gainsbourgienne Song Of Songs, en début de disque), mais moins uniforme que par le passé, insistant à plusieurs reprises sur de lourdes guitares grunge (My Love Won’t Wait, Ride Away). Bien amenées, elles tendent pourtant à gommer la spécificité country disloquée du duo. On ne crache pas pour autant sur un peu de diversité, blues (Broken Eyes) ou folk (la superbe ballade au violoncelle Decay). Globalement, ce qui impressionne le plus, c’est la capacité toujours présente à taper dans le mille, sur le plan des mélodies vocales comme des rythmiques, où ça bourrine à mort, et l’instant d’après, par une petite syncope subtile on passe à autre chose. Comme ça, spontanément, par pur talent. Les duos guitare-batterie, nous rappellent les Two Gallants, c’est s’exposer au danger. Et personne ne le fait avec plus de classe qu’eux.