A Place To Bury Strangers
Worship
Dead Oceans
Rock
01 - 08 - 12
par Julie Zaugg
On n'en attendait pas moins de A Place To Bury Strangers: le troisième album de cette formation de Brooklyn débute avec un beat assourdissant qui rappelle le son d'une kalachnikov qu'on décharge sur un mur en béton, rapidement noyé sous un mur de reverb grinçant. On reconnaît instantanément la patte d'Oliver Ackerman, la tête pensante du groupe, qui fabrique des pédales de distorsion artisanales à ses heures perdues et qui a entièrement écrit, enregistré et produit cet album avec son compère Dion Lunadon (basse). Mais là où les deux premiers albums de APTBS n'étaient que bruit blanc, ce nouvel essai ménage quelques plages de répit, sans pour autant perdre de sa puissance. You Are The One, où l'on perçoit des échos du Reverence de The Jesus & Mary Chain, ou Slide et Dissolved, qui évoquent le Cure de Pornography, côtoient les moments de pure disto hédoniste auxquels APTBS nous avaient habitués. Les tonitruants Mind Control, You Are The One, Leaving Tomorrow ou Revenge sont des classiques du genre. Dotés d'une présence quasi physique, ils remplissent tout l'espace de leur son viscéral et industriel. Même légèrement apaisé, APTBS n'est pas près de perdre son titre de «groupe le plus bruyant de New-York».