Silver Jews
American Water
Drag City
Incontournable
01 - 01 - 98
par Gaspard Turin
Longtemps considéré comme une sorte de side-project de Pavement, Silver Jews retrouve ces temps ses lettres de noblesse, notamment à la faveur d’une compilation de maquettes, Early Times, publiée actuellement. Mais on lui préfèrera cet extraordinaire album de 1998, étant donné que Silver Jews n’est pas exactement un groupe qui a percé chez nous. Par exemple, leur page Wikipedia n’existe pas en français. C’est sans doute parce que la voix traînante de David Berman et la production minimaliste ne fait apparaître aucune efficacité directe dans cette musique. Pas exactement taillé pour les stades, la grandeur de ce groupe réside en particulier dans la poésie de Berman. Laissons-lui la parole:
«In 1984 I was hospitalized for approaching perfection» (Random Rules).
«I’ve got two tickets to a midnight execution / We’ll hitchike our way from Odessa to Houston / And when they turn on the chair / Something’s added to the air» (Smiths And Jones Forever).
«I love to see a rainbow from a garden hose / Lit up like the blood of a centerfold / I love the city and the city rain / Suburban kids with biblical names» (People).
«Nobody cares about a dead hooker / Looking like one, standing for money / Life finds a limit at the end of our bodies / A stranger begins whenever I see her» (Like Like The The The Death).
On a donc simplement affaire à l’un des plus grands poètes rock de notre temps. Rien que cela devrait justifier une adoration sans faille pour Silver Jews.