Sonotone

Purity Ring

Shrines

4AD

Pop

01 - 08 - 12


par Sophie Morceau

La dream pop brumeuse déboule en force, et 4AD, vexés d’être passés à côté d’Austra, essaie de se rattraper en ratissant large, tout autour de la scène canadienne. Après nous avoir refourgué Grimes et en ayant enfilé Blood Diamonds (le meilleur pote de Grimes) dans le pipeline, voilà qu’ils sortent Purity Ring de leur manche, non sans avoir fait tout un foin autour de cette sortie. Dans les faits, pas besoin de s’extasier en invoquant Fever Ray ou Björk, ce serait surévaluer Shrines, mais contrairement à certains de leurs camarades de label, il y a des choses à sauver chez ces Canadiens. La composition est suffisamment maligne pour résister à plusieurs écoutes, mais pas assez pour faire impression. S’il faut les rapprocher de quelqu’un ou de quelque chose, c’est plutôt Salem qu’il faut évoquer. Purity Ring partage ce côté bâtard décomplexé, plombé, mais dans le cas qui nous intéresse, grossièrement édulcoré. C’est joli, mais guère convaincant, ou plutôt guère convaincu. Un peu d’épaisseur serait bienvenue, mais Purity Ring reste en surface, comme dans Amenamy. L’intérêt de ce genre de projet réside dans l’audace de la composition, sans quoi la construction s’effondre par manque d’aplomb. Sur certaines chansons – Cartographist – on s’ennuie franchement, alors qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour que d’autres, comme Belispeak ou Lofticries, deviennent tout à fait intéressantes. Affaire à suivre.

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