Sonotone

Super, un nouveau disque de Temper Trap, se diront certains. Jusqu’ici les Australiens émigrés à Londres s’étaient rendus célèbres pour leurs chansons pop un peu épiques utilisées abondamment par la publicité et les séries américaines. La bonne nouvelle, c’est qu’ils vont à nouveau pouvoir servir la cause ultime: vendre des fringues, des sodas et du savon. La mauvaise, c’est qu’il n’y a qu’une seule chanson décente sur ce disque. C’est London’s Burning. Le reste est un ramassis d’influences teenage pop et college rock à moitié digérées et pas vraiment inspirées. Le collage est particulièrement poussif dans Need Your Love qui ouvre l’album, dans laquelle The Temper Trap cherchent à voler les recettes du succès de Ratatat, sans en avoir l’énergie; le début tombe donc à plat. London’s Burning relève un peu le niveau, mais n’arrive pas à convaincre. Parmi les influences douteuses de ce disque médiocre, on relèvera Coldplay (Trembling Hands), les Klaxons, le côté geignard des Smiths – sans la classe de Morrissey. En réalité, c’est un album devant lequel j’ai capitulé. Même après plusieurs écoutes, même en faisant autre chose. Ce n’est pas tant la voix nasillarde et plaintive qui m’a fait fuir, mais bien le manque de perspective, l’absence de finesse dans la composition et l’ennui que ce disque a fait naître en moi. À proscrire, donc, à moins que vous soyez un vendeur de soupe ou de serviettes hygiéniques.