Best Coast
The Only Place
Wichita
Pop
21 - 05 - 12
par Gaspard Turin
Deuxième album pour Beth Cosentino, et redite, dans le propos général: la meilleure côte était, et reste, celle de l’ouest. California Über Alles? Le sentiment géographique est, en tout cas, toujours présent, visuellement (la carte de l’état figure à nouveau sur la pochette) comme dans les titres (The Only Place, Let’s Go Home). Mais on reste dans le format de la carte, géographique ou postale: dans l’à-plat. D’épaisseur, zéro, de profondeur, point, et c’est à la fois le défaut et la qualité de ce disque, qui s’éloigne nettement de l’aspect garage du premier album pour un format plus pop et parfaitement superficiel – et pourquoi pas. Certains titres provoquent une adhésion directe, comme Why I Cry, avec sa mélodie de voix simple et évidente, ou No One Like You, que l’on peut carrément chanter à l’unisson dès sa première écoute. D’un autre côté, certaines chansons semblent incroyablement plates et peu inspirées. Sur My Life, on entend des assertions aussi pénétrantes que «I don’t wanna die, I want to live my life»; Do You Still Love Me Like You Used To est prodigieusement crétine, au point de rendre son auditeur un peu plus bête qu’avant – essayez, c’est une expérience étonnante. Pour autant, on peut aussi dire des titres les plus réussis qu’ils se situent toujours à la limite de l’idiotie – et, des Ronettes aux Shangri-La’s et autres Crystals dont Best Coast se réclame aujourd’hui musicalement, cette méthode a engendré, allez, certaines des plus belles chansons du monde? Quand ça touche, c’est magique, comme sur la ballade How They Want Me To Be, à la mélodie proche de la perfection.