Sonotone

Quakers

Quakers

Stones Throw

Beats

21 - 05 - 12


par Valentine Nicollier

Lieu de tous les excès – clichés, bling, ego – le rap US peut énerver. Et mégalomane, le projet du label Stones Throw l’est sans aucun doute. Difficile de l’épuiser sans donner plus de chiffres que de noms – après tout, n’est-ce pas ce qui compte dans l’industrie musicale? Quakers est ce qu’on appelle un supergroupe – hypergroupe? – formé autour d’un noyau de trois producteurs, Fuzzface (Geoff Barrow), 7-Stu-7 (ingénieur de Portishead) et Katalyst et qui compte… 35 membres, dont quelques-uns bien connus dans le milieu du rap underground US (Prince Po, Booty Brown, Dead Prez entre autres…). Passons aux titres. Facile, le premier des deux disques en compte 41 (heureusement, le second n’en propose «que» les instrus). Pour la forme, foisonnante, presque fragmentaire, on reste en Californie, du côté du défunt trio Madvillain qui avaient prouvé, avec Madvillainy (2004) (une trentaine de très courts titres, tous très bons), que la créativité n’était pas donnée à tout le monde – et que celle qui consiste à aligner 10 morceaux poussifs boostés par deux singles ne valait rien. Pour le fond, l’ombre du Wu-Tang plane, léguant samples, motifs (extraits de vieux films) et une apparence génialement foutraque. Les titres sont fortement référencés (de Cypress Hill à King Geedorah), et le groupe remet sur la table, avec panache, certains des grands principes du genre – la collaboration, le bidouillage de samples (notez bien, plusieurs samples par titres), la référence, un certain discours engagé. On se réjouit de prendre toutes ces claques.

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