Anais Mitchell
Young Man In America
Wilderland Records
Pop
21 - 05 - 12
par Simon Pinkas
Après avoir été injustement ignorée en 2010 avec Hadestown, un petit bijou de concept-album basé sur Orphée Aux Enfers, Anaïs Mitchell revient en ce début d'année avec un nouveau projet, moins ambitieux certes, mais démontrant une fois de plus le talent indéniable de cette auteur-compositeur, tout d'abord pour l'écriture: les thèmes qu'elle aborde, le deuil, l'identité, la famille, sont dépeints d'une façon simple mais poignante, plus proche d'un Leonard Cohen que d'une Joanna Newsom. La composition n'est pas en reste. Sa voix en agacera certains, mais les arrangements, sorte d'hybride bluegrass/folk orchestral d'une beauté inouïe, devrait mettre tout le monde d'accord. Une des forces majeures de cet album est la présence subtile d'une ligne directrice: les chansons sont toutes connectées, par un fil de couture plutôt que par du fil de fer. La chanteuse dépeint une réalité difficile, au travers de personnages très différents les uns des autres: que ce soit un éleveur qui perd sa femme en couches (Shepherd), ou une fille en crise identitaire après une rupture: «There isn’t anyone to say if I’m a diamond or a dime a dozen. Who Am I, who am I?» (Tailor) Malheureusement, peu de gens se sont intéressé à Anaïs Mitchell, à l'exception peut-être de Bon Iver qui reprend régulièrement ses morceaux en live et qui a collaboré avec elle sur l'album précédent. À ne rater sous aucun prétexte, c'est une des plumes de sa génération