Richard Hawley
Standing At The Sky's Edge
Parlophone
Rock
21 - 05 - 12
par Gaspard Turin
Voilà qui surprend, d’un qui arpentait le chemin balisé du crooning classieux, mi-Elvis, mi-Bryan Ferry. En ouverture, voilà que She Brings The Sunlight embarque l’auditeur dans un mur de guitares noise, façon Ride, avec solo de guitare à la Stone Roses et tonnes de réverb sur la voix. Ce qui, a priori, devrait valoir à cet album l’adoration unanime de notre rédaction. En réalité, c’est un peu moins la fête; le début du disque s’avère plutôt indigeste, plombé par les lourdes cavalcades d’instruments égarés dans la fascination de leurs propres effets d’écho. Hawley, au milieu, n’a pas l’air très à l’aise. On pense parfois aux derniers disques de Cash ou de Cohen, d’une part dans la voix (splendide mais qui n’a plus rien à prouver), d’autre part dans l’aspect parfois légèrement dépassé du chanteur par rapport à l’univers musical concocté autour de lui. Heureusement, se calment volume et tempo pour les titres suivants, qui peuvent enfin donner toute la mesure de ce dont Hawley est capable en termes de mélodie et de composition. Notamment sur Seek It ou The Wood Collier’s Grave, où les multi-effets sont, cette fois, judicieusement utilisés pour installer des ambiances spectrales. Enfin la dernière chanson, Leave Your Body Behind You, reprenant la dynamique du début du disque, est à mentionner parce qu’elle rappelle beaucoup le travail d’un qui, lui, a toujours su intégrer crooning et saturation – un certain Morrissey. Auprès de qui personne ne fait véritablement le poids, et la rédaction est unanime là-dessus, n’est-ce pas.