Gravenhurst
The Ghost In Daylight
Warp
Rock
21 - 05 - 12
par Julie Zaugg
The Ghost In Daylight est un album qui s'apprivoise lentement. Cette nouvelle offrande de Gravenhurst est un objet délicat, ouvragé et atmosphérique, aux multiples facettes. Le superbe The Prize, par exemple, ne cesse de gagner en ampleur au fil du morceau et au fur et à mesure des écoutes, débutant comme une calme berceuse avant de se terminer dans une apothéose de guitares et de violons. Fitzrovia et Three Fires sont encore plus insaisissables, mais possèdent une étrange beauté un peu surnaturelle. Car là où le dernier album de Gravenhurst, The Western Lands (sorti en 2007!), adoptait un son résolument shoegaze, ce disque est plus dissipé, moins tendu. On pourra certes regretter la perte de ce carcan, qui conférait aux chansons une certaine direction, mais il est remplacé ici par la voix douce et légèrement neurasthénique du Bristolien Nick Talbot, l'unique intervenant de ce projet musical. La recette fonctionne le mieux lorsqu'il noie ce timbre sous un flot de réverb et de bourdonnements électroniques, comme sur les huit minutes de Islands, ne le laissant émerger qu'à intervalles réguliers. Les compositions plus folk (The Foundry, Peacock) sonnent un peu creux en revanche: à vouloir trop dépouiller ses morceaux, Nick Talbot en a supprimé tout l'intérêt. On en viendrait presque à regretter qu'il ne quitte pas sa chambre à coucher un peu plus souvent.