The Big Pink
Future This
4AD
Rock
par Gaspard Turin
Difficile d’écouter le deuxième album un groupe dont on était persuadé qu’il avait un gros potentiel, et d’en conclure qu’en fait c’était nul dès le début. J’avais écouté, aimé et acheté (dans cet ordre) A Brief History Of Love (2009), premier disque d’un duo qui mêlait avec enthousiasme le droning des guitares shoegaze et la puissance rythmique de l’electro-rock. Et à l’écoute du lamentable Future This, collection de chansons vides dont on sent qu’elles sont pensées pour les radios FM et les génériques de fin de Gossip Girl, on réalise que cette vacuité était en fait déjà là au départ. Ou comment un album peut être assez mauvais pour contaminer même celui qui précède. Bravo, les gars... Le premier titre, Stay Gold, hymnique, ultra-boosté, est un essai plutôt réussi pour réitérer la puissance de Dominoes. Heureusement que les guitares tordues à la My Bloody sont toujours là. Jusqu'au troisième titre, pourquoi pas. Mais le défaut de cette évidence de production apparaît vite: quand c’est raté, c’est insauvable, comme Give It Up, sorte de mid-tempo electro qui ressemble à une chute de Pop de U2. Mauvais goût, donc, que rejoint rapidement un manque d’idées: gonflées comme le Hindenburg, nombre de ces chansons comme The Palace (So Cool) ou Jump Music ne parviennent pas non plus à cacher le rien qui les habite et s’écrasent comme des fruits trop mûrs dès la première écoute. Sans compter qu’en live, pour un groupe rock, ce genre de titres mécanistes et surproduits doivent receler à peu près autant de surprises que le programme d’un candidat socialiste au Conseil fédéral. C’est moche de finir si jeune.