Sepalcure
Sepalcure
Hotflush, 2011
Beats
par Sophie Morceau
Il est des plaisirs coupables plus avouables que d’autres. Sepalcure n’en fait pas partie. Un disque de house un peu moins poussive et bête que d’autres, probablement, mais il n’en reste pas moins qu’on ressort poisseux de son écoute, un peu nauséeux aussi. Sepalcure, ce sont Travis Stewart et Praveen Sharma, deux acolytes américains pourtant aguerris. Travis Stewart, par exemple, a déjà sorti des choses chez Planet Mu, ce qui peut expliquer certaines pointes d’audace, qui n’ont malheureusement pas l’occasion de se développer complètement. Beaucoup de regrets à l’écoute de cette première sortie chez Hotflush, où à l’image de Eternally Yrs, la prise de risque est plutôt limitée. Dommage, car Yuh Nuh See est autrement plus crédible et délicieusement rétro que Pencil Pimp ou encore The One qui louvoient dans le registre du convenu et grossièrement racoleur. Rien de terriblement embarrassant, juste une petite déception à l’écoute de ce premier LP; l’impression d’avoir raté le coche, comme sur Hold On qui n’est pas à proprement parler efficace, alors que les idées sous-tendant l’album le sont. À la place d’un disque nerveux et tendu, on a l’impression que tout a été raboté pour que rien ne dépasse, rendant du même coup les montées tiédasses et les beats oiseux. Sans surprise, aucune chanson ne sort du lot, même si elles ont toutes le potentiel pour garder un dancefloor captivé. Cohérent, certes, mais pas tout à fait à la hauteur.