Sonotone

Crippled Black Phoenix

(Mankind) The Crafty Ape

Mascot

Rock


par Sophie Morceau

Ce supergroupe anglais est l’auteur de (entre autres) A Love Of Shared Disasters (2006), touchant et plein de promesses, 200 Tons of Bad Luck (2009), épique et merveilleux, et de I, Vigilante (2010), inégal et affreux. Qu’en est-il de (Mankind) The Crafty Ape? Difficile à dire. On aimerait bien pouvoir sauver quelque chose de ce double album en trois chapitres, mais plus l’écoute avance, plus cela paraît difficile. Selon le label, cet album est celui du changement, marquant un nouveau chapitre dans l’histoire du groupe. Au lieu du recentrement espéré après I,Vigilante, (Mankind) The Crafty Ape ne fait que creuser le fossé de la déception. Dans l’ensemble, les constructions des premières minutes sont fidèles aux principes des albums précédents, construisant la tension, parfois un peu laborieusement. Hélas, Justin Greaves et ses petits camarades ne savent qu’en faire. Dans la majorité des cas la tension, une fois installée, finit par se déliter dans des motifs référencés mais mal maîtrisés. Une production moins ample qu’à l’habitude dans ce genre d’ouvrage achève le travail de sape, et le colosse aux pieds d’argile met un genou à terre. Quelques exemples à ne pas suivre: Laying Traps, miné par des percussions pour le moins incongrues et inutiles, ou encore Release The Clowns, ballade bluesy populiste. À trop vouloir citer des références, et pas toujours les plus reluisantes, Justin Greaves et ses potes y ont perdu leur latin. Dommage.

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