Sonotone

Nada Surf

The Stars Are Indifferent To Astronomy

City Slang/PIAS

Pop


par Gaspard Turin

Est-ce que tout ne tient qu’au timbre d’une voix? Celle de Matthew Caws en l’occurrence, semble être tout ce qui maintient Nada Surf la tête hors de l’eau, dans une époque qui n’est plus la leur. Mais qu’importe? L’époque a-t-elle de meilleurs arguments que le trio guitare-basse-batterie, que le système couplet-qui-monte-refrain-qui-éclate? Autant de questions que le groupe semble se poser à longueur d’albums, essayant très fort de faire oublier à son auditeur qu’il n’est plus en 1996. «We drink your parents’ bar» (Let The Fight Do The Fighting), «I cannot believe the future’s happening to me» (The Future); «It’s never too late for teenage dreams» (Teenage Dreams), il y a une certaine dose de déni jusque dans le nom de Nada Surf. Ce qu’on leur pardonne, car les chansons sont toujours là. La première, Clear Eye Clouded Mind, l’épique No Snow On The Mountain et la très belle Jules & Jim (qui a failli se retrouver au générique de Twilight) sont trois titres parmi d’autres dont l’évidence mélodique rappelle à quel point Nada Surf est un bon groupe. Car, oui, c’est toujours la même chose depuis quinze ans, mais étonnamment Nada Surf est un groupe qui n’est jamais tombé dans l’autocaricature (pas comme, mettons, Weezer), est c’est encore la voix de Caws, 45 ans, qui en est la principale raison: il est un de ces avocats de la power-pop adolescente, et l’on est obligé de croire, quoi qu’il chante.

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